Partout le Paradoxe
Le covid nous a tous placés dans une situation inédite de “débrayage”, le rythme, la pause, la cavalcade de nos vies stoppée et remplacée par un silence, une pause, une ronde… c’est calme et effrayant le silence… une tempête silencieuse… on peut se réjouir ou tempêter contre ce moment… ce “temps calme” imposé à tous sauf aux soignants qui dans le même temps virent la lame de fond des malades et leur mise en coma sous respirateur… paradoxe d’un temps inédit sous les “temps contemporains”… paradoxe de l’extrême lenteur imposée, subie dans l’une des périodes les plus rapides de l’histoire de l’humanité.
Nos temps actuels sont occupés, on y chasse la performance et la QVT, la création de valeur et le low tempo, la modernité et “l’église au centre du village”…
Notre époque est la grande époque du PARADOXE nous quittons la période du blanc ou noir, de l’occident contre les soviets, des blocs clairs ou sombres, les uns clairement contre les autres… La période actuelle est paradoxale car elle recherche des choses antinomiques tout le temps.
Je vais prendre des exemples:
On veut des énergies dé-carbonées mais on ne veut plus du nucléaire qui dans l’état actuel de nos connaissances et de notre maîtrise technologique est pourtant la seule alternative de masse.
On veut voyager beaucoup et mélanger le monde mais les modes de transports sont les principaux éléments de pollution.
On veut nourrir mieux les populations en quantité et en qualité, sans jamais évoquer le sujet démographique, alors que son emballement incontrôlé n’est pas de nature à calmer notre exploitation (surexploitation) de la planète.
On veut vivre plus longtemps et mieux, pour l’instant on arrive surtout à prolonger la vie. Est-ce que cette prolongation est heureuse/souhaitable?
La vérité des sciences exactes devraient s’imposer partout et certains contestent l’évidence même de la sphéricité de la terre.
Les paradoxes de notre époque sont nombreux, des plus macros aux plus micros. Grosso modo la population mondiale vit plutôt mieux depuis 80 ans malgré un équilibre terrible de puissances inédites de destructions (pollution, bactériologique, nucléaire, chimique,…). Nous visons Mars alors que nos équilibres mondiaux sont en jeu/enjeux .
La tâche est lourde pour un individu dans la masse. Il doit être responsable et tolérant, il doit réussir économiquement sans nuire à la planète. Etre un acteur économique capitaliste en compétition avec les autres mais tout en les respectant. Penser local et global, conserver ses traditions et être ouverts aux influences…
En jazz, le silence est lourd, il présage de la foudre ou d’une syncope légère, d’un déluge ou d’un ruisseau joyeux… Paradoxe, sommes-nous à l’aube ou au crépuscule? Aux lumières ou aux ténèbres?
Une seule chose est sûre : au silence succède un bruit… léger, fort, inexorable, définitif, improbable,… et si le paradoxe actuel était l’absence définitive de certitude. Et si le silence pur n’existait plus et le fait que nous devons nous habituer à vivre dans un bruit de fond, ni bruit assourdissant, ni silence, un son parasite plus ou moins fort… Après tout, même l’espace froid interstellaire est parcouru de vibrations, d’ondes et de sons abyssaux…Paradoxe ultime : même le vide est plein de bruits
